Les winchs, on les utilise tous les jours à bord d’un voilier. Alors au moins une fois par an, il est bon de les bichonner. Mais est-ce que vous avez déjà démonté un winch ? Est-ce que vous savez comment ils fonctionnent et comment entretenir ses winchs ? Non ? Allez, on vous explique comment bien entretenir ses winchs, les nôtres étant des Harken 32 et Harken 40.
Le matériel nécessaire pour entretenir ses winchs
Avant de se lancer dans le vif du sujet, commençons par le commencement : le matériel nécessaire pour entretenir ses winchs !
- un tournevis plat (plutôt gros)
- un tournevis cruciforme
- une clé Allen de taille 4 (pour les Harken 32 et 40)
- de la graisse pour winchs. Nous avons acheté la graisse directement chez Harken.
- de l’huile pour winchs. Idem, huile achetée chez Harken.
- de l’essence F ou du gasoil
- des torchons, beaucoup de torchons. Ou des microfibres
- des récipients
- un pinceau fin (souvent appelé « pinceau d’artiste »)
- éventuellement des pièces de rechanges, comme des cliquets ou des ressorts. On en a acheté au cas où, chez Harken à nouveau.
- une vieille brosse à dent
- une brosse en laiton
Pour les récipients, nous avons récupéré les capuchons des pots de primaire VC Tar 2 que nous avions utilisé pendant le carénage. Ils font parfaitement l’affaire. Nous les avons placé dans des grands seaux pour protéger le cockpit des éclaboussures lorsque l’on frotte les pièces avec la brosse à dent.
Pour le pinceau, nous avons pris un « pinceau d’artiste » (c’est son nom). Ils sont longs et fins, parfait pour appliquer la graisse aux endroits voulus.
Pour la graisse et l’huile, nous avons directement acheté un kit d’entretien Harken, qui comprend la graisse Harken, l’huile préconisée, mais aussi des cliquets et des ressorts de rechange. En kit, le prix de revient total est évidemment moindre comparé à si on achetait les éléments séparément.
Etape 1 : ouvrir le winch
Rien de sorcier dans cette première étape pour entretenir ses winchs, il suffit de dévisser la vis que l’on entraperçoit par le dessus. Cette vis maintient le self tailing en place. Au démontage, attention de ne pas faire tomber le « top cap » (c’est la partie où est écrit Harken 32), cette pièce n’est pas attachée au reste, elle est juste posée dessus.
Dévisser cette pièce permet d’enlever la poupée du winch simplement en la soulevant.
Le démontage commence par le haut du winch. Il suffit de dévisser cette vis.
Etape 2 : enlever les roulements et les espaceurs
Enlever la poupée permet d’avoir un accès direct au cœur du winch et à son mécanisme. Il suffit ensuite de retirer les deux roulements et les espaceurs (un seul espaceur pour le Harken 32, deux pour le Harken 40).
Etape 2 bis : démonter la gorge sur la poupée
En parallèle, vous pouvez démonter la gorge au niveau de la poupée que vous aviez enlevée précédemment. Il s’agit simplement de dévisser 4 vis.
Etape 3 : enlever le bloc principal du winch pour avoir accès à l'axe central
C’est là où ça se gâte. Pour aller plus loin dans le démontage du winch, il faut avoir accès à l’axe central et aux pignons. Sur les Harken 32 et 40, il faut complètement dévisser le socle des winchs. Et comment on fait pour dévisser le socle ? Pas d’autre choix que de passer par l’intérieur du bateau ! Sans maintenir l’écrou, la vis tourne fou. Quand on s’est rendu compte de ça, on vous garantit qu’on n’a pas fait les malins. Mais c’est plus simple qu’il n’y paraît.
Sur notre Océanis 343, les écrous des deux winchs du roof sont accessibles de l’intérieur par un regard se trouvant dans la cabine arrière pour le premier, et au niveau de la salle d’eau pour l’autre. On dévisse les 5 vis de ce regard, et on accède aux écrous du winch. Facile. Pour les deux winchs latéraux, on y accède via les coffres. La manœuvre peut nécessiter d’être deux, à moins d’avoir le bras d’Inspecteur Gadget pour à la fois maintenir les écrous de l’intérieur du voilier, et dévisser de l’extérieur.
Une fois les cinq vis dévissées, le socle peut être retiré. Mais pas aussi facilement que vous pourriez le penser. Il est fort probable que les précédents joints d’étanchéité soit (très) bien accrochés. Sur nos quatre winchs, deux ont pu être enlevés simplement à la main. Pour les deux autres, nous avons du nous servir des deux encoches à la base des winchs pour faire effet de levier et pouvoir décoller tout doucement les winchs.
Etape 4 : nettoyer toutes les pièces
Vous l’avez compris en enlevant les pièces : c’est pas super propre ! La graisse du précédent entretien s’est mélangée aux poussières, à l’eau, au sel, alors tout ça fait un peu pâteux. Pour nettoyer, rien de plus simple. Harken recommande l’Essence F ou le gasoil. Nous avions un bidon d’Essence F, et franchement c’est assez magique.
On trempe, on frotte avec une vieille brosse à dent, on essuie au chiffon, le tour est joué. Pour les pièces plus grosses, c’est un peu plus compliqué de bien faire tremper, mais avec un récipient de la bonne taille c’est jouable. Nous avions un capuchon des pots de VC Tar 2 (primaire epoxy pour la coque) qui nous restait à bord, la taille était parfaite. En plus de la brosse à dent, nous avons utilisé la brosse en laiton pour nettoyer les pièces les plus résistantes tels que le socle et les rouages du winch.
Les cliquets, une pièce maîtresse dans un winch
Etape 5 : huiler ou graisser selon les pièces
Maintenant que tout est propre, il faut huiler… ou graisser selon les pièces. Attention à ne pas graisser les cliquets par exemple au risque de les bloquer !
Pour les engrenages et les axes, c’est simple, il faut les graisser. J’ai utilisé de la graisse Harken. J’imagine que d’autres graisses peuvent faire l’affaire, mais n’ayant aucune connaissance particulière sur les graisses marines, j’ai préféré suivre les recommandations constructeur Harken pour entretenir ses winchs. La graisse s’applique avec un petit pinceau, et avec parcimonie ! Il ne faut surtout pas appliquer des montagnes de graisse, au risque encore une fois de créer un pâté et de devoir reproduire l’opération de nettoyage très rapidement. Une fine couche, appliquée un peu partout fait largement l’affaire.
Pour les cliquets, c’est de l’huile que l’on mettra. Ici aussi il ne faut pas vider le tube d’huile, mais simplement appliquer une goutte à l’intérieur, et une goutte à l’extérieur, rien de plus !
Pour les roulements et de tout ce que j’ai pu lire et voir en vidéo, il y a deux écoles. Certains les graissent, certaines les huilent. De nôtre côté, nous avons appliqué un tout petit peu de graisse.
On graisse à l’aide d’un pinceau, sans trop en mettre
Etape 6 : tout remonter (et dans le bon ordre !)
Super simple en apparence (il suffit de tout remettre), il n’empêche qu’il faut être très précautionneux et s’assurer de remettre les pièces dans le bon ordre et dans le bon sens au risque de tout devoir démonter à nouveau. Ça sent le vécu !
On commence par remonter les engrenages et cliquets de la base du winch. Petite astuce pour maintenir le tout en place : revisser (temporairement) la vis qui se trouve au dessus en winch. De cette façon, aucun risque que les pièces situées en dessous du winch ne tombent.
On applique du joint silicone sur le pont pour assurer l’étanchéité de la base du winch. On le repose, on visse, et on essuie ce qui a éventuellement débordé autour. Il reste les deux roulements à placer, le (ou les) espaceurs. Puis on referme le winch, on assemble la gorge, le self-tailing.
Le tour est joué, le winch est propre !
On remonte le winch. Notez l’astuce avec la vis qui a été remise temporairement en haut. De cette manière aucune pièce ne tombe.
Etape 7 : vérifier que le winch fonctionne correctement !
C’est en vérifiant le second winch et en comparant avec le premier que j’ai remarqué qu’il était plus difficile à tourner, et que le bruit n’était pas vraiment le même. J’ai alors compris que j’avait remis un rouage dans le mauvais sens… Bien joué.
A l’oreille, on entend que les cliquets ne collent pas, que les vitesses « s’enclenchent » bien comme il faut.
Et voilà, votre winch est propre, il ne reste plus qu’à répéter les opérations pour les autres à bord. Courage, il reste encore quelques heures de travail devant vous 🙂
5 réponses
Merci pour ce transfert de compétences. Et bravo pour votre projet.
Merci Marc 🙂
En théorie j’ai tout compris, merci.
Demain je vais passer à la pratique… je vous dirai le résultat !
Tout va bien se passer, on a confiance ! 😀 Il faut qu’on le refasse dans les prochains jours de notre côté, je vais suivre mon propre tuto ahah
Super article,! bien qu’informaticien, j’étais incapable de choisir seul quelle tablette choisir avec navionnics, maintenant tout est clair sauf les plus de Galileo puisqu’il semble que la galaxie n’est pas encore au top avec tous les Satellites